Depuis 2015, la ferme Sangers-Majerus (Niederpallen) propose dans sa cour un distributeur automatique de lait frais entier. L’appareil a du succès et l’offre s’est même élargie récemment avec cinq sortes de yaourt.
Le produit
La ferme de la famille Sangers-Majerus est installée au cœur de Niederpallen, dans l’ouest du pays, au carrefour de la rue de Redange et de la rue du Lavoir. Freddy Sangers et son épouse Claudine y élèvent 70 vaches laitières de la race Holstein.
Elles paissent non loin de là, dans des prés situés tout près de l’ancienne gare et sont traites chaque matin à 6 h 30, puis en fin d’après-midi, vers 17 h 30.
Le lait est vendu à la coopérative Arla, à l’exception d’une petite quantité que l’on peut acheter dans la Mëllech Tankstell : la station-service laitière! Le concept est tout simple.
Un distributeur est installé dans une maisonnette en bois placée dans la cour et on peut venir se servir 24 h/24 et 7 j/7. Gardé au frais, il faut le boire dans les trois jours, ou alors le bouillir.
«Nous avons décidé de nous lancer en août 2015, se souvient Claudine Sangers. À ce moment-là, le cours du lait était vraiment très bas et nous cherchions des solutions pour compléter un peu nos revenus. Des amis agriculteurs d’Imbringen, dans le centre du pays, qui avaient déjà franchi le pas, nous incitaient en nous disant qu’avec la route très fréquentée qui passe devant chez nous, nous aurions des clients. Nous avons hésité, parce que c’était un investissement assez important à notre échelle et, finalement, nous nous sommes décidés un peu plus tard. »
Le couple n’a pas eu à le regretter. Les voitures se sont arrêtées assez rapidement et les premiers habitués sont revenus se servir, ravis de dénicher aussi facilement du lait frais on ne peut plus local.
«Les gens étaient ouverts, ils voulaient savoir à quoi ressemblait du vrai lait, vendu non pasteurisé, sans aucune manipulation, contrairement à ce que l’on trouve en grande surface, appuie Freddy. D’ailleurs, lorsque nous sommes dehors, ils nous disent souvent qu’ils aiment beaucoup l’idée.»
Certains sont même devenus de gros consommateurs : «Nous avons des clients qui viennent remplir de gros bidons pour confectionner leurs propres yaourts et leur propre fromage frais, souligne Claudine. Il faut du lait frais entier pour ça, le nôtre s’y prête donc parfaitement !» Le bidon de 50 litres qui se trouve constamment au frais (4 °C) dans la machine est alors vite vidé !
Car c’est une spécificité de l’installation, on peut venir remplir ses propres récipients. Il suffit d’ouvrir le portillon, «d’incliner la bouteille comme si on servait une bière, parce que le lait, ça mousse !», et de mettre un euro dans la machine pour qu’il délivre un litre.
Et si on n’a pas de récipient chez soi, pas de problème, on peut en acheter un en verre dans le distributeur placé juste à côté.
À côté des bouteilles vides, on trouve aussi des yaourts réalisés avec le lait de la ferme par les ateliers de l’association Autisme Luxembourg, situés dans le village voisin de Beckerich. Il y en a de cinq sortes : nature, rhubarbe, pêche, poire-vanille et fraise.
Autisme Luxembourg fournit aussi des confitures. Il y a également des œufs provenant des poulaillers de la cousine de Claudine à Niederwampach, du miel d’un copain de Freddy et même des saucisses locales. «On essaie d’élargir l’assortiment pour rendre service aux gens, qu’ils ne viennent pas seulement pour notre lait», sourit Claudine.
Le producteur
Freddy et Claudine Sangers représentent la deuxième génération de fermiers, et l’histoire de leur famille rappelle une époque pas si lointaine où les exploitations agricoles luxembourgeoises recrutaient souvent des travailleurs saisonniers originaires des Pays-Bas
On aurait pu deviner cette origine au grand drapeau qui orne la maison et au polo de Freddy, siglé du pilote champion du monde de F1 Max Verstappen ! «Mon grand-père était venu du Limbourg en tant qu’ouvrier agricole en 1956, explique Freddy. À l’époque, ça se faisait beaucoup parce que les salaires étaient nettement plus élevés au Luxembourg. Mais alors qu’il voulait rentrer aux Pays-Bas, il a raté le transport du retour et a dû rester ici ! Finalement, il s’est installé, s’est marié et a construit une maison. Il a fini par acheter notre ferme à une famille sans héritier, et nous y sommes toujours !»
Freddy ne s’est jamais vraiment posé la question de son avenir : «Ma sœur n’était pas intéressée, mais l’agriculture était ma vocation, donc j’ai pris la suite de mes parents». Son épouse Claudine étant également la fille d’agriculteurs (installés à Mecher, près du lac de la Haute-Sûre), leur chemin était tout tracé.
Et le futur semble déjà écrit, puisque leur fils tout juste âgé de 18 ans étudie au lycée technique agricole de Gilsdorf avec la ferme intention de représenter la troisième génération à la tête de la ferme.
Freddy et Claudine travaillent tous les deux dans l’exploitation, sans l’aide d’ouvriers. «Nos journées sont toutes construites sur le même rythme, avec les heures de traite à respecter, week-ends et jours fériés compris, glisse Claudine. Lorsque nous sommes invités chez des amis, il faut toujours que nous regardions l’heure.» Heureusement, leur fils, qui vient d’avoir son permis, peut les aider le week-end, un soutien qui est beaucoup apprécié !
Où le trouver ?
Le lait frais entier est disponible au prix d’un euro le litre dans la cour de la ferme Sangers-Majerus, qui est très facile à trouver et où l’on peut se garer facilement. Elle est située au milieu du village de Niederpallen, au 1, rue de Redange.
Le distributeur placé juste à côté délivre aussi des yaourts, du miel, des sodas ou encore des saucisses. Il est en libre accès et ouvert 24 h/24 et 7 j/7.
À retenir
· Le principe de la Mëllech Tankstell (station-service laitière) de la ferme Sangers-Majerus est tout simple. Du lait frais entier non pasteurisé, directement sorti de la laiterie, est disponible en libre-service dans un distributeur. L’appareil a été mis en service en 2015 et il a vite trouvé son public.
· Freddy et Claudine Sangers habitent et travaillent dans la ferme qu’ont achetée les parents de Freddy. Son père, néerlandais, était venu chercher une place d’ouvrier agricole saisonnier au Luxembourg en 1956, mais a fini par s’installer ici. Le couple travaille seul, avec l’aide de son fils le week-end.
· Le distributeur de lait est installé dans une maisonnette située dans la cour de la ferme, au centre de Niederpallen (1, rue de Redange). On trouve à côté un distributeur dans lequel on peut acheter des bouteilles vides à remplir, mais aussi des yaourts produits avec le lait de la ferme par l’association Autisme Luxembourg, du miel, des saucisses, des pommes de terre…